mercredi 18 juillet 2012

R comme robe

Vêtement ample, embarrassant et particulièrement adapté au trébuchement, la robe a très tôt désigné une pièce d'habillement réservée aux femmes ou à certaines professions antipathiques, voire à des femmes antipathiques.
"Ces robes folles sont l'emblème
De ton esprit bariolé ;
Folle dont je suis affolé,
Je te hais autant que je t'aime", éructait gravement ce vieil alcoolique de Baudelaire qui eût pu devenir consultant en robes si un destin plus clément l'avait fait naître en ce siècle raffiné qui est le nôtre. Au lieu de quoi, le malheureux ne fut que poète. La vie est tout de même injuste.
De là à considérer que les sifflements et lazzi qu'essuya hier Cécile Duflot en provenance des bancs des parlementaires de droite, alors qu'elle apparaissait en robe dans l'hémicycle, n'étaient qu'hommage et référence au grand Charles, il n'y a qu'un pas que nous franchirons hardiment, car le sport c'est la santé.
Emmenés par le spirituel Balkany, dont chaque intervention est un pur délice littéraire autant que philosophique, nos amis les députés de droite ont jugé opportun d'exprimer bruyamment leur enthousiasme pour la tenue de Mme Duflot, alors qu'elle prenait la parole pour évoquer le projet du grand Paris, c'est quand même pas tous les jours marrant d'aller à l'Assemblée. D'aucuns s'attarderont sur les commentaires postérieurs de Balkany qui a décidément raté sa vocation de gérant du Café du commerce, et passeront à côté de l'essentiel. Car il y avait quelque chose de grand, de beau, de sublime même dans ces sifflements de lycéens boutonneux en classe verte. Qui saura dire le courage et l'abnégation nécessaires, qui saura saluer cette légèreté incroyable qui permet  aux élus d'un parti humilié aux élections, en pleine implosion et condamné, peut-être définitivement, à sucer les petits os abandonnés par l'extrême droite de ricaner de la tenue d'une ministre ? Si la note de la France devait être encore dégradée, il y a fort à parier que Balkany et sa bande de joyeux drilles saisissent l'occasion pour nous faire profiter d'un florilège de blagues de Toto.

8 commentaires:

  1. ici on peut dire laule?
    :)
    pupuce

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  2. Ici on peut poster des commentaires sans être vraiment anonyme, ni avoir un compte trucmuche...

    Etape 1 : sélectionner le profil -> Nom/URL.
    Etape 2 : indiquer son pseudo et dans URL, varier les plaisirs -> urlbidon.com, nowhere.org, jesuispasla.fr...
    Etape 3 : tenter de lire le captcha.

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  3. (Merci Cary, j'ai pris bonne note)

    Quant a la robe de Madame Duflot, c'est dans des moments comme ceux-la que je regrette d'avoir la tele.

    Pauvre France!

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  4. Hiiii ! C'est rose et ça parle de robes. Tout ce que je voulais !

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  5. J'avais assez aimé la réaction des Italiennes face à une connerie à peu près du genre.
    Plusieurs parlementaires mâles avaient rabroué une parlementaire femelle ayant soulevé une décision de justice plutôt sinistre : une femme violée avait vu son bourreau relaxé car elle portait un jean. Or, il apparaissait que d'une part le jean était moulant donc aguicheur (la salope) et d'autre part le jean serait par définition impossible à ôter à l'insu de son plein gré, c'est donc que quelque part, elle n'était pas si opposée à la rencontre (la salope, derechef).
    Pour revenir au Parlement, lesdits parlementaires chromosomés XY avaient dit que bon, effectivement, la décision de Justice s'entendait fort bien et qu'elle était un non-problème. Après cet épisode de la robe de Cécile Duflot et des déclarations qui ont suivi, je me dis que nous aurions eu les mêmes réactions ici devant pareille décision de justice face à un jean.
    Sauf que les Ritales, elles, ont eu des "balls" (parce qu'écrire "couille" est grossier en plus d'être impropre) d'arriver TOUTES en jean la semaine suivante, de la plus ultime des communistes à la facho de service. Certaines, effroyables féministes, avaient même un y-shirt siglé du nirvanesque "Rape Me".
    Pourquoi en France n'a t-on pas le cran de se dire que cette affaire de huée de robe est bien plus importante qu'une simple boutade de machos mais quelque chose de profond qu'on ne résoudra pas autrement qu'en mettant des coups de pied non-violents mais à forte teneur médiatique et symbolique ... tant qu'il le faudra ?
    Toutes en jupes, en robes, Mesdames (et Messieurs aussi, pourquoi pas) !!

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  6. Amen.

    (J'aime beaucoup votre nouveau blog et j'aime toujours autant votre style ! Longue vie au dictionnaire arbitraire !)

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  7. Whereiskevin > L'enseigne change, pas la taulière. Alors on mouche son nez, on remonte ses chaussettes et on laisse ses laules dehors. Question d'hygiène.

    Cary Grant > merci pour cette minute pédagogique à l'attention des handicapés du clic (à ce propos, évitez la fonction "aperçu" qui efface sans autre forme de procès vos brillantes envolées).

    wayne99 > Ah, mais tout le monde n'a pas la chance d'avoir des parents communistes et/ou son prince national à poil en Une des tabloïds.

    Krazy Kitty > Hiiii aussi.

    Killer Queen > N'insiste pas, ça ne marchera jamais. Tout le monde n'a pas un rideau surnuméraire chez lui.

    Noisette > A ce rythme de publication, je dois pouvoir tenir un moment avant la surchauffe cérébrale.

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  8. [Gary, si je peux me permettre de vous appeler Gary, vous m'avez sauvé ma vie! Quoique l'étape captcha vînt à manquer... mais de toute façon je ne connais pas le russe!]

    Bien chère maîtresse des lieues, Mr Bakugan n'ayant pu voir le jour à temps, le Père LaChouette vous salue très bas!

    Long live the Dictionnary !

    PerUatchet

    PlayStation : J'eusse volontiers porté la robe, mais cela devra bien attendre quelque jour meilleur car voyez vous, votre départ ayant créé comme un vide, il fait encore un brin frisquet...

    PlayStation2 : Oh, si je l'ai! Le captcha, en vérité, c'est avant la publication.

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